Régression du sommeil de bébé : comment réagir ?

Sommeil

Alors que votre enfant faisait enfin ses nuits, tout à coup il ne veut plus se coucher, pleure pendant le rituel, se réveille plusieurs fois la nuit, refuse les siestes ! Serait-ce une régression du sommeil ?

Lorsque vous êtes devenus parents, on vous avait prévenus : le sommeil les premiers mois, ce n’est pas la folie !

Mais personne ne vous avait parlé des régressions du sommeil.

« Comment ça ? Rien n’est acquis avec les enfants ? »

Tout au long de son développement, votre bébé peut traverser des phases de régression concernant son sommeil. Voyons ensemble comment elles se manifestent et à quoi sont-elles dues ? Et comment accompagner votre enfant à la traverser.

Qu’est-ce qu’une phase de régression ?

Une phase de régression se produit de façon soudaine et sans aucune cause apparente, alors que votre enfant semblait avoir trouvé un rythme de sommeil plutôt stable. Cela ne veut pas forcément dire que votre bébé dormait parfaitement bien avant. Mais vous observez un changement de comportement brutal durant les endormissements, les réveils nocturnes et les siestes alors que vous n’avez rien changé de ses habitudes.

On parle alors de régression du sommeil. Pour ma part, je n’aime malgré tout pas ce terme. Avec les enfants, les phases de développement sont nombreuses ! Le bébé et l’enfant traversent de nombreux changements au fil des âges. Il est donc normal que tout ne soit pas linéaire.

Je préfère parler de phases d’évolutions car le bébé n’est pas en train de « perdre » ou d’oublier quelque chose, il acquiert de nouvelles compétences ! Il concentre alors son énergie à cette acquisition en régressant sur d’autres. Et ce n’est qu’une période. Une fois dépassée, tout revient dans l’ordre.

Quels sont les signes d’une régression du sommeil ?

En général, les parents décrivent un début soudain, sans forcément avoir identifié de cause.

Un exemple : vous couchez votre enfant comme tous les soirs, et il pleure, hurle, tend les bras, et l’endormissement parait impossible sans votre aide. Vous finissez par l’endormir en le berçant ou en restant à côté. Les réveils nocturnes sont plus fréquents, voire il y a des insomnies, et les siestes peuvent devenir chaotiques.

Le tableau n’est pas toujours complet mais ce qui est sûr, c’est que votre enfant ne dort pas « comme d’habitude ». Alors vous vous mettez à tout analyser : qu’y a-t-il de différent en ce moment ?

  • La température de la chambre ?
  • Le rituel n’a pas été fait dans le bon ordre ?
  • A-t-il/elle mal ?
  • Y a-t-il eu un événement particulier aujourd’hui ?
  • Commence-t ’il/elle a avoir peur du noir ?

Toutes les hypothèses sont posées sans forcément trouver de réponse.

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Quelles sont les causes d’une régression du sommeil ?

Identifier la cause d’une régression se fait souvent une fois la régression passée ! Pourquoi ?  Simplement car ce n’est qu’une fois l’acquisition visible que l’on se dit « c’était donc pour cela ! ».

L’apprentissage de la marche, une poussée dentaire, les débuts d’un mode de garde, une période d’angoisse de séparation. Mais également tous les changements dans la vie de la famille : une grossesse (parfois l’enfant se met à mal dormir avant même que les parents soient au courant de la grossesse), les mois précédant et suivant la naissance, un déménagement, des vacances, un séjour chez les grands parents…

La cause reste parfois un mystère…mais le plus important est de voir son enfant retrouver un sommeil serein ! Les régressions sont passagères !  

Les différentes périodes de régressions selon les âges

Même si les régressions peuvent survenir à tous les âges, il y a des phases connues durant le développement d’un  enfant.

  • Vers 3 semaines : votre bébé s’éveille peu à peu et les réveils nocturnes deviennent plus fréquents. Les siestes en journées plus anarchiques et fractionnées. C’est tout à fait normal, son sommeil est entrain d’évoluer et son horloge biologique en train de se caler sur un rythme circadien grâce à l’alternance jour/nuit. Proposez des siestes à la lumière du jour ou en promenade et noir total la nuit. A trois semaines un pic de croissance a lieu ce qui peut également perturber le sommeil. Enfin, la digestion se met en place et peut générer quelques désagréments (reflux, coliques, etc). N’hésitez pas à consulter un professionnel de confiance si besoin.
  • Vers 4 mois : le rythme circadien se met en place et les rythmes de siestes apparaissent peu à peu. Votre bébé s’éveille, et prend de plus en plus de plaisir à papoter avec son entourage. Il devient sensibles aux repères de sommeil et peut avoir plus de difficultés à s’endormir n’importe où. Ce qui engendre parfois l’apparition de difficultés d’endormissement et une lutte vis-à-vis du sommeil. Le mieux dans ce cas est de commencer à mettre en place des rituels et des dodos dans la chambre dans le noir !
  • Vers 8/9 mois : la fameuse angoisse de séparation, très saine et normale pour que l’enfant se réalise en tant que personne à part entière. Mais qui génère parfois des pleurs à l’endormissement et au moment où papa et maman quittent la chambre.
  • Vers 12 mois/ 15 mois : l’apprentissage de la marche et le développement moteur font que l’enfant peut se retrouver debout dans son lit en pleine nuit sans réussir à se rendormir sans un petit coup de pouce. Idem pour les levers très matinaux, car quand on apprend à marcher on a hâte que la journée commence ! Les parents un peu moins ^^
  • Vers 18mois/2 ans : Une deuxième angoisse de séparation a lieu a cet âge/ L’ennfant peut paraître angoissé au moment du coucher, pleurer lors des séparations et rechercher constamment vos bras en journée. A cet âge, l’enfant s’affirme et peut également refuser d’aller dormir : le fameux « pas dodo ! » ». Enfin, les premières peurs apparaissent. La mise en place d’un rituel imagé, d’une veilleuse et, en fonction des cas d’un lit cabane avec  rebords peut vraiment aider.
  • Vers 3 ans : L’acquisition de la continence, l’approche de la première rentrée, cumulée parfois avec l’arrivée d’un petit frère/ petite sœur font de cet âge une période propice aux régressions. Un pochon de séparation Phillie peut être un outil très aidant. Idem pour un rituel imagé. Mais le plus important reste de garder un lien de confiance avec votre enfant, en jouant avec lui, en le valorisant et en l’accompagnant à prendre confiance en lui.
  • Vers 5 / 6  ans : la prise de conscience de la réalité de la mort peut générer quelques cauchemars. C’est une période nécessaire dans le développement de votre enfant. N’hésitez pas à l’écouter, sans toujours chercher à le rassurer. Lisez les livres qui abordent le sujet de la mort mais plutôt en journée. Et accueillez les cauchemars, sans dramatiser.

Combien de temps dure une régression du sommeil ?

La durée d’une régression est en général entre 3 semaines et 6 semaines. Cela peut paraître long, surtout quand plusieurs phases de régressions s’enchaînent. C’est souvent le cas la première année, voire la deuxième. Mais vous devez observer des phases de meilleur sommeil entre les périodes de régression. La phase de régression peut cesser du jour au lendemain. Ou cela se fait progressivement, sur plusieurs jours.

Chez un enfant qui dormait très bien avant la régression, tout revient dans l’ordre après quelques semaines. Mais il est cependant important de savoir bien accompagner cette période pour ne pas tomber dans d’autres problématiques. Je vous en dis plus un peu plus bas.

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Et si cela dure plus longtemps ?

Certains parents me contactent en m’expliquant que leur enfant n’a jamais « bien dormi » ou est en régression depuis plusieurs mois. Dans ce cas, on ne parle pas de régression, mais de conditionnement. En effet, selon la cause de départ, les parent vont trouver des stratégies pour aider leur enfant à mieux dormir. Ce qui est très bien et tout à fait naturel.

Lorsque cette compensation est systématique et s’installe dans le temps, l’enfant perd confiance en sa capacité à dormir. Le bébé ou l’enfant recherchera les conditions d’endormissement qu’il connaît le mieux, sans réussir à en accepter de nouvelles. A chaque fois que les parents essayeront de changer les choses, le bébé pleurera et un cercle vicieux s’installera.

Dans ces cas là, une consultation sommeil sera bénéfique pour accompagner parents et bébé à retrouver de la sérénité et un meilleur équilibre autour du sommeil.

Mais rassurez vous chers parents, il n’y a aucune raison que votre enfant tombe dans le conditionnement si vous connaissez ces quelques astuces :

Quels conseils pour accompagner bébé pendant une régression ?

Premier conseil et certainement le plus important : ne pas paniquer !

Je reçois très souvent des demandes de consultations pour des bébés qui ne dorme pas bien depuis 2 semaines. Je dis souvent aux parents de se laisser encore un peu de temps et souvent tout rentre dans l’ordre. Si votre enfant a une bonne base de sommeil et s’endormait paisiblement il y a encore 2 semaines, tout devrait aller mieux dans peu de temps.

Gardez les rythmes

Les horaires de siestes et du coucher le soir ne doivent pas être modifiés. Sauf si vous sentez que votre enfant passe un cap au niveau de ses rythmes et est entrain d’évoluer vers un arrêt de sieste. N’hésitez pas à consulter mon article sur les rythmes en fonction des âges (post insta) pour vous guider.

Bichonnez les rituels

Durant cette période de régression, prenez le temps d’un rituel de qualité avant de coucher votre enfant. Soyez détendus, parlez à votre bébé/enfant. Riez avant d’entrer dans la chambre, et ne pensez pas à ce qui va se passer après. Plus vous appréhendez le coucher plus cela risque de le rendre difficile.

Maintenez votre façon de faire habituelle

En essayant tous les soirs de coucher votre enfant dans son lit. Ne tombez pas dans le côté systématique en ne cherchant même plus à le/ la poser. Et ne cherchez pas mille solutions différentes. C’est parfois en partant dans tous les sens que le problème s’installe car le bébé/l’enfant ne trouve plus de routine.

Parlez à votre enfant

Gardez confiance en vous et en lui. Dites lui combien vous l’aimez, que vous êtes là pour lui et que vous avez confiance en lui/elle.

Si rien ne semble fonctionner, autorisez vous simplement à faire comme vous pouvez. Si pendant un temps il faut bercer votre enfant pour qu’il s’endorme faites le sans culpabiliser. Vous connaissez votre enfant et vous saurez réajuster une fois que cette phase sera passée. Cela peut faire peur, essayez de chasser ces projections qui vous font croire que si vous dormez avec votre enfant, cela durera plusieurs mois voire années. Il y z un temps pour tout. Ce n’est pas parce que votre bébé n’arrive plus à dormir quelques soirs qu’il ne dormira plus jamais bien. Et au besoin, je suis là pour vous aider 😉

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