Comment investir nos enfants à participer aux tâches de la maison, dans la joie et la bonne humeur ?

Education, Parentalité

Cet article a une saveur particulière car il résulte d’une expérience vécue à la maison avec nos deux enfants de 4 et 5.5 ans. Il y a encore quelques jours, nos enfants ne participaient que ponctuellement à la vie de la maison.

Débarrasser, ranger, faire le ménage, étaient plutôt des tâches réservées aux adultes, c’est-à-dire à nous, les parents ! Evidemment, cela leur arrivait de ranger leur chambre ou de participer mais uniquement lorsque nous le leur demandions et non sans insister parfois.

J’ai découvert ces derniers jours un potentiel énorme et insoupçonné chez nos enfants. Je suis tellement émerveillée que je ne peux m’empêcher de vous partager tout cela !

Etape 1 : la prise de conscience

Tout a débuté suite à un gros pépin : mon mari a eu un accident.

Résultat : une fracture de la rotule, 3 semaines d’attelle et de béquilles sans pouvoir poser le pied à terre. Un papa immobilisé, heureusement que pour quelques semaines, nous relativisons beaucoup ! J’en profite pour envoyer toute mon admiration aux parents solo, aux personnes vivant avec un handicap, à tous les parents qui n’ont pas de relais et portent leur famille malgré des quotidiens bien remplis…vous êtes des supers héros !!

Ce « petit » chamboulement est venu mettre à mal notre organisation bien huilée avec trois enfants de 9 mois, 4 ans et 5.5 ans.

La première semaine, j’ai fait comme j’ai  pu ! Et j’ai beaucoup couru, le matin : me lever aux aurores pour avoir le temps de me préparer, réveiller les enfants, les câliner, préparer les tartines à la chaîne, habiller les plus jeunes, gérer les chamailleries, nettoyer le verre de jus de pomme renversé, nourrir notre bébé, répéter 10 fois « allez vous laver les dents !! », ranger le petit déjeuner, gérer les chamailleries, répéter 100 fois « mettez vos chaussures !’, charger la montagne de manteaux, cartables, sac à langer, ordinateur, poussette dans la voiture, répéter attacher les enfants dans leurs sièges autos, emmener la petite chez la nounou, courir pour ne pas arriver en retard à l’école, déposer les grands puis courir pour arriver à l’heure au travail.

Et le soir, sensiblement sur le même rythme, pour enfin me vautrer dans mon canapé, bien fatiguée. Cela a l’air peu, mais c’était un rythme de folie !! Que tous les parents connaissent, je ne suis absolument pas en train de soulever le caractère exceptionnel de ma situation. Mais voilà, mes journées, déjà bien rythmées, se sont transformées en marathon sans fin et je m’épuisais.

Mon mari faisait évidemment tout son possible pour gérer ce qu’il pouvait. Mais surtout, il a été le premier à me faire prendre conscience que les enfants étaient maintenant assez grands pour gérer certaines choses. Simplement, il leur fallait un peu de temps pour que cela devienne des automatismes. Comme toutes les habitudes, il faut le temps que cela se mette en place ! J’ai pris conscience de l’importance de revoir nos fonctionnements pour le bien de tous.

Je vous ai fait un petit récap de notre cheminement :

Etape 2 : questionner les habitudes

Cela peut paraître absurde comme réflexion, mais pour prendre une habitude, il faut d’abord en changer d’autres ! Nous avions tellement l’habitude de gérer certaines choses à la maison que nous n’avions jamais vraiment ressenti le besoin d’investir nos enfants. Cela va tellement plus vite de débarrasser nous-mêmes plutôt que de guider nos enfants à le faire. D’autant plus s’ils font tomber le plat de riz entre la table et la cuisine n’est-ce pas ? Oui, oui, c’est du vécu ! J’aime beaucoup cette phrase qui dit « tout seul, on va plus vite, ensemble, on va plus loin ! ». Et dans notre situation, si je voulais tenir physiquement, j’allais avoir besoin d’aide !

Du coup, nous avons pris le temps de revoir nos automatismes. Et avons mobilisé nos enfants sur toutes ces actions, en les adaptant à leurs possibilités évidemment. Par exemple, chacun rapporte une chose à la cuisine à la fin du repas. Ou chacun participe à mettre la table. L’aîné aide le plus jeune à mettre ses chaussures le matin. Les grands peuvent donner le biberon à leur petite sœur…

Bref, toute notre organisation a été revue, en les investissant et surtout en les valorisant dans ces nouvelles habitudes.

Premier étonnement, nos enfants semblaient heureux de rendre service. Et surtout très fiers car nous les avons énormément remerciés et valorisés à l’aide d’un outil de renforcement du positif.

Etape 3 : valoriser et motiver

On ne va pas se mentir nous avons tous, petits et grands, besoin d’être valorisés. C’est en préparant un des modules vidéos d’accompagnement au sommeil que j’ai relu un de mes outils de renforcement du positif. Et il m’est venu l’idée qui a tout changé !

Nous avons créé un tableau de bonnes actions pour notre fils de 4 ans. Et pour marquer la différence d’âge, pour notre aîné nous avons pris un pot de confiture vide que nous avons pris soin de décorer.  Le fonctionnement fut le suivant : valoriser toutes les bonnes actions par une gommette sur le tableau ou une nouille dans le pot. Cela peut paraître anodin pour les adultes mais les enfants sont sensibles aux outils visuels. Le fait de concrétiser nos remerciements par des gommettes/ nouilles a permis d’exposer toute leur fierté ! Et cela les a énormément motivés !

Attention, il ne s’agit pas de faire du chantage en disant « si tu fais cela tu auras une gommette ». Mais simplement d’ajouter une gommette/ nouille à tous les mots de valorisation que nous donnions déjà spontanément au quotidien. Nous avons établi qu’au bout de 5 gommettes (ou nouilles) , il y avait un bénéfice. Là non plus, ce n’est pas un cadeau. Mais plutôt quelque chose de plaisant à partager ensemble : déguster un petit morceau de chocolat, lire des histoires, regarder un dessin animé tous ensemble, etc.

L’objectif étant de les amener à prendre conscience qu’en participant à la vie de la maison, tout le monde était gagnant. Car grâce à leur aide nous avions plus de temps à partager avec eux.

Etape 4 : s’émerveiller

Vous ne me croirez peut-être pas, moi-même j’ai du mal à y croire ! Mais nos enfants se sont vraiment transformés au fil des jours. Nous avons senti qu’il ne fallait rien lâcher et parfois insister les premiers jours. Ils agissaient dans notre sens dans le but d’avoir une gommette/nouille. Mais rapidement, ils se sont mis à prendre des initiatives avec plaisir.

 Ils étaient satisfaits de voir que leurs actions avaient une vraie influence sur notre disponibilité. Nous avons vraiment senti l’aspect gagnant/gagnant de la situation. Plus nous les valorisions, plus ils prenaient confiance en eux. De notre côté nous étions plus zen et disponibles et avions envie de les bichonner.

Et un soir, ils nous ont scotchés. A la fin du repas, l’un s’est mis à passer le balai, l’autre a débarrassé, et nous, nous étions émerveillés. Puis ils sont allés dans leurs chambres et ont rangé et préparé leurs affaires pour le lendemain. Sans que nous le leur demandions. Du coup nous avons eu le temps de faire un puzzle, lire des histoires et faire un massage. Ce qui n’aurait pas été possible sans leur aide. Ils semblaient si heureux, apaisés, c’était très émouvant…

Ma conclusion

En cherchant une photo pour cet article, je suis tombée sur ces deux enfants faisant la vaisselle. Cela m’a rappelé que lors de nos vacances d’été chez nos grands parents, nous nous retrouvions à la fin du repas avec mon cousin et ma cousine pour faire la vaisselle de toute la famille (10 adultes et 15 enfants ce n’était pas de la petite vaisselle). Je garde un doux souvenir de ces moments de joie, de partage avec mes cousins et la fierté de rendre service pendant que nos parents prenaient le café. C’était une habitude que nous aimions retrouver chaque été.

Je pense sincèrement que nos enfants aiment que nous soyons heureux. Parfois, nous nous y prenons mal en les obligeant à faire les choses. Cela ne donne absolument pas envie d’aider un collègue ou un.e ami.e si il/elle nous crie dessus. Il s’agit de trouver un canal de communication qui donne envie à l’enfant d’écouter et de coopérer.

Cela demande de la disponibilité, de la patience, de la créativité. Mais quel bonheur de sentir tout l’amour qu’ils mettent à nous aider. Un enfant ne doit évidemment porter la charge d’une maison. Mais peut tout à fait participer à sa mesure, encore faut-il qu’on lui dise comment faire !

Cela fait plusieurs jours que cette organisation semble adoptée. Nous n’avons plus besoin de mettre des gommettes systématiquement. Les enfants se détachent de cet outil qui nous a simplement permis d’enclencher les nouvelles habitudes. Il faudra peut-être y revenir de temps à autre. Mais pour le moment, nous savourons !

Finalement, l’immobilisation de mon mari aura eu du bon dans notre organisation familiale ! Rien ne vaut une remise en question de nos habitudes pour gagner de nouveau en sérénité !

Et vous, quelles habitudes pourraient être modifiées pour plus de douceur en famille ?

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