Comme il est difficile de savoir comment régir face à un bébé ou un enfant qui n’arrive pas à pas dormir. Comme c’est culpabilisant d’avoir le sentiment de ne pas y arriver.
Et comme il est rassurant d’aller rechercher des conseils et des astuces
Mais savez-vous ce qu’il y a de plus culpabilisant encore ? Les mauvais conseils et les conseils tout court d’ailleurs !
Car endormir son bébé dans les bras peut être vu comme un crime à en lire certains articles. Et mamie Germaine est bien d’accord :
« Mais comment ???Ton bébé ne dort que sur toi ? Tu ferais mieux de le laisser pleurer ! ».
Avez-vous remarqué combien on met la pression aux parents ? Cette pression n’est pas forcément toujours voulue ni consciente, mais elle est belle et bien présente dans notre société. Et le sommeil en a la palme !
Le sommeil et la menace fantôme
En tant que spécialiste du sommeil, je reçois de nombreux parents qui ont tellement peur de mal faire et ce parfois même avant la naissance de leur bébé.
Peur de donner de mauvaises habitudes, peur de rendre leur enfant trop dépendant ou trop capricieux, peur de mal s’y prendre, peur de louper quelque chose, peur d’induire des traumatismes que leur enfant portera toute sa vie (ça peut paraître too much et pourtant on a tous cette peur là en nous pas vrai ?).
Face à ces peurs, certains « consultants en sommeil » s’en donnent à cœur joie avec des publications, des articles, des discours allant jusqu’à la menace : « si ton bébé ne dort pas x heures il sera en dette de sommeil et aura de plus en plus de difficultés à dormir et ses nuits seront de pire en pire bouououhh petit parent, tu vivras un enfer !! ».
Et si finalement le vrai problème venait de ce genre de discours plus que des bébés eux-mêmes ?
Le mythe du parent parfait
Être parent est devenu un art aujourd’hui. Il faut être pile poil comme il faut, juste entre le trop et le pas assez. Et attention si on déborde d’un côté ou de l’autre. On sera tantôt vu comme une mère fusionnelle, tantôt comme une mère non maternelle voire indigne car pas assez présente pour ses enfants. Je parle de mères ici car la pression est encore un cran (voire dix plutôt) au-dessus pour les mamans.
Lâchons la grappe aux parents
Commençons pas lâcher un peu la grappe aux parents ! La parentalité est une aventure intime, avec ses bonheurs intenses et ses moments de grande détresse. Ceux qui disent que c’est simple d’être parent ont certainement oublié (amnésie post traumatique ^^^) ou n’ont pas d’enfants.
Il y a encore trop de rigidité et d’injonctions autour des parents. Et cela a des conséquences directes sur les enfants. Face à des parents vulnérables, certaines personnes (et certains professionnels de la petite enfance compris) pensent que la solution réside dans le fait de donner des solutions toutes faites. Il n’est pas rare de lire des posts instagram détaillant étape par étape comment faire dormir un bébé. C’est d’ailleurs ce que les parents viennent chercher en me consultant : « bon ma petite dame, on le fait dormir comment mon enfant ? Parce que je vous préviens, j’ai tout essayé ! J’ai lu tous les conseils, mais rien n’a fonctionné ! » Certainement parce que ces conseils et solutions ne leur conviennent pas vraiment.
La clé dans tout cela réside certainement dans le fait d’accompagner les parents vers ce qui leur semble bon pour eux et pour leur enfant.
Du love pour les parents
Je pense sincèrement que si l’accent était mis sur l’écoute, l’accueil, le soutien, la valorisation des parents et moins sur les conseils, les critiques et les jugements, les parents seraient tellement plus épanouis ! Et les enfants plus apaisés.
Si j’ai découvert une chose en devenant maman, c’est la créativité que l’on développe pour accompagner nos enfants. La théorie, c’est bien ! Les lectures, Isabelle Filliozat et les émotions, Caroline Decré et le sommeil (oh l’égo ^^) tout ça tout ça…c’est inspirant ! Mais savoir se regarder avec bienveillance, et être fier du parent que l’on est c’est encore plus précieux.
Moins écouter les autres pour mieux s’écouter soi et mieux écouter son enfant.
La confiance est la base de tout. Bercer son enfant en confiance parce qu’il en a besoin et sans culpabiliser. Accompagner son enfant vers son lit en ayant confiance en ses compétences et en nos choix de parents. S’autoriser à dormir avec son enfant. S’autoriser à dire stop aussi. Il n’y a rien de figé, rien d’insurmontable, rien de rigide. Il n’y a pas une seule façon de faire.
Alors lâchons la grappe aux parents et envoyons leur du love !
Si vous souhaitez découvrir mon approche, n’hésitez pas à aller faire un tour sur mon site internet www.carolinedecre.fr